Maints cartomanciens se retrouvent devant le 8 de Trèfle (ou VIII des Deniers) comme une poule australienne devant un couteau suisse. D’ailleurs, la plupart ne savent pas très bien, en général, trier les différentes numérales des Trèfles. Le 1, un peu de pognon, le 2, ben un peu plus de pognon, le 3, passionnément du pognon, le 4, du pognon à la folie, le 5 pas du tout de pognon et le 6, je-sais-pas-tant-pis-je-tire-une-autre-carte-par-dessus. Quitte à rabâcher, je le redis ici, l’interprétation d’une numérale du TdM ou d’une carte à jouer dépend de la rencontre entre son enseigne et son nombre. Et ne nous leurrons pas, il n’existe aujourd’hui que deux ou trois claviers d’interprétation qui tiennent la route dans ce domaine ; je ne fais d’ailleurs que vous proposer l’un d’entre eux, très classique au demeurant, puisque ses racines remontent au bas Moyen-Âge. Je ne reviens pas sur les symboles et analogies du nombre 8, vous pouvez les retrouver dans mon article consacré au 8 de Cœur (ici). Pour l’enseigne des Deniers, c’est très simple : sa symbolique est double, selon que l’on parle de l’écu qui protège un corps ou tout aspect matériel, ou de l’écu sonnant et trébuchant. Ainsi donc, il peut évoquer tour à tour les biens matériels et l’argent, la protection et la chance, ou bien le corps et tout ce qui se concrétise et s’incarne. C’est pourquoi le 8 de trèfle évoquera selon les circonstances la jeune fille, comme le 8 de Coeur, mais avec des cheveux foncés et non plus clairs (ou le teint, l’iris), l’argent que l’on reçoit avec plaisir et sans effort, donc un cadeau (un don, un gain aux jeux, de l’argent de poche, etc.), l’argent dont on hérite (confère les symboles funeste et judiciaire du nombre 8), l’argent au noir, et tout ce que l’on obtient sans effort.
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