“Le Juge et l’assassin”
Dans le film “Le Juge et l’assassin”, film dramatique de Bertrand Tavernier (1976) au sujet d’un tueur en série qui sera condamné à mort in fine, le procureur Villedieu, interprété par Jean-Claude Brialy, tient entre ses doigts une carte numérale du Tarot de Marseille, le VIII d’Épée. (Je remercie le tarologue Arnaud Malherbe pour en avoir extrait cette superbe photo.)
Nonobstant la qualité du film, qui n’est pas le sujet ici, je salue de surcroît un scénariste qui a fait l’effort de choisir une carte en connaissance de cause – ou à tout le moins en se renseignant sur sa signification principale pour l’utiliser à bon escient dans son film.
Il se fait que le VIII d’Épée, contrairement à ce que voudraient affirmer certains tarologues humanistes (mais Dieu merci, pas tous, tant s’en faut), n’est pas un arcane heureux. Et pour cause ! Quels que soient les claviers d’interprétation des lames mineures du TdM, ils s’accordent tous à dire que cette carte est au mieux difficile, au pire funeste. Pour ma part, je ne déroge pas à la règle en utilisant les symboles analogiques des enseignes et des nombres dans un de leurs anciens versants : les épées représentent les cimeterres des Maures et des Mamelouks d’ Égypte. Une épée est courte, donc quand vous vous en servez, c’est que l’ennemi est déjà tout près, voire sur vous. Il faut être vif, rapide, habile et frapper juste. L’épée de justice est un autre symbole qui indique le droit, le bras armé de la Justice, etc. Au VII d’Épée, le combat est inéluctable, c’est une certitude et il faut y aller. Au VIII d’Épée, le guerrier attaque et blesse son adversaire. Une blessure physique ou par extension mentale (chagrin, amour-propre, déception), donc un acte qui fait mal. Certains utilisent également les symboles de l’arcane de la Justice, huitième des Honneurs du Tarot. Je ne le fais pas, pour ma part, mais c’est une option tout à fait valable.
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